Kingdom Hearts 2

sortie le 29 septembre 2006 en France

Chronique de la disparition, voilà comment on pourrait nommer cette suite du célèbre mais perfectible Kingdom Hearts. Ici, tout se modifie, tout change, tout prend une autre place. Une constante qui se révèle d'une part dans le scénario même du titre, mettant un point d'orgue à baser ses propos sur le thème du manque et de la volonté de modifier son statut et d'autre part au sein du gameplay. Car c'est bien une révolution qu'a opéré le soft de Square-Enix, gommant la majeure partie de ses défauts pour y substituer de belles et grandes qualités. On ne peut donc que s'incliner devant une telle mue, aboutissant à l'envol d'un jeu tout simplement lumineux. Mais qu'a t-il bien pu se passer en quatre ans ? Beaucoup de choses, soyez-en certain. Débutée en 2002 dans nos campagnes, la série Kingdom Hearts a toujours souffert de son côté hétérogène sur le papier. Resté pour beaucoup "le jeu où il y a Donald et Dingo", le premier opus de la saga s'était attiré les foudres de nombreuses personnes autant dans le domaine du gameplay pur que de la narration. S'il est vrai que ce dernier comportait de nombreux défauts, dont une gestion catastrophique de la caméra, le script s'étendait bien plus loin qu'au premier coup d'oeil et semblait crier haut et fort qu'il fallait attendre, que ces prémices n'étaient qu'une ouverture vers quelque chose de plus fort, de plus stable. Une impression qui s'est ensuite renforcée avec les évènements de liaison de Chain Of Memories, introduisant l'Organisation XIII et quelques-uns de ses membres éminents. Basé sur la perte des souvenirs et la recherche d'une sorte de force intérieure, cet épisode GBA pouvait se targuer de bénéficier d'une trame aboutie et de personnages intelligemment construits, notamment un certain Axel. Cette montée en puissance ne pouvait donc que trouver une brèche d'où s'extirper violemment et exploser en un feu d'artifice exceptionnel. C'est heureusement bien le cas dans Kingdom Hearts 2, véritable aboutissement de cette chaîne scénaristique et espace de jeu voué au plaisir brut. Néanmoins, à l'image de nombreux RPG, c'est ici l'histoire qui prend le dessus sur les considérations bassement ludiques, se densifiant au fil des heures jusqu'à une exultation finale bien au-delà des plus imaginatives prévisions. Kazushige Nojima, déjà au poste de scénariste sur le mythique Final Fantasy 7 s'est visiblement replongé dans ses dossiers auréolés de mystères pour nous proposer un récit, non pas aussi complexe et amoureusement dépressif que celui de FF7 mais tout aussi abouti sur l'ensemble, plus précisément au niveau du travail sur l'émotion. Découpé en deux parties distinctes bien évidemment liées scénaristiquement, le titre joue sur un nombre de plans assez fascinant, allant même jusqu'à devenir presque inquiétant dans la mise en place d'une réelle perte de repères, plus particulièrement lors du fabuleux prologue.

Je l’ai mis dans mes jeux préférés car j’ai adoré Kingdom Hearts.